Sommières- vente boutique d’apothicaire- 1700 –     AD Gard. 2E66196.  B.Pages .

Plusieurs apothicaires (marché, halles, rue du pont) tenaient boutique à Sommières, une pièce ouverte sur la rue où l’on recevait les clients et une autre contiguë ou l’on trouvait « outils et ustenciles » pour la préparation des spécialités à base végétale : pots, boites, mortiers, balances, tamis, chaudron… Rôles et grimoires contenant les formules. On vendait des produits divers : cire, sucre, plantes médicinales, parfum…On trouve, à cette époque des épiciers-droguistes ; branche de la médecine, le pharmacien apparait plus tard. Les jours de foire, des « charlatans » vendaient toutes sortes de produits guérissant tous les maux ! Souvent Problèmes entre apothicaires et droguistes sur leurs compétences respectives et leurs droits et devoirs respectifs….

Exemple d’annonce pour soins dentaires : par le sieur Moretti,  en 1785 à la foire de Sommières, autorisé par l’intendance du Languedoc- «  Donne avis au beau sexe qui ont à cœur la propreté de leurs dents, qu’il a fait son étude depuis sa tendre jeunesse et apporte tous ses soins à la guérison radicale des dents ; il a acquis le talent de tirer les dents, surdents, chicots, racines et dents creuses avec dextérité et délicatesse ; il en pose, plombe, les égalise et en pose d’artificielle qui ne différent en rien des naturelles. Il est étonnant de voir la négligence et le peu de soins que l’on a pour les conserver, pourtant si utiles, tant pour la prononciation que pour le chant ; on voit des jeunes gens avec des bouches empoisonnées par des dents gastées, une haleine forte, des maladie scorbutiques, Moretti offre ses services et prie le public de ne point le condamner sans le connaitre et de le mettre à l’épreuve.  Il vend des racines, éponges, opiates et poudre de corail pour la conservation de la bouche. Plus un élixir dont il ose dire qu’il est le seul possesseur : anti scorbitique, fortifie les gencives, blanchir les dents, raffermir les tremblantes et apaise la douleur des dents gastées. Enfin il ose se flatter, que depuis d’heureux succès, les personnes qui voudront l’honorer de leur confiance, seront satisfaites. Il se transporte à la maison des particuliers où il est appelé.   –   IL EST  LOGE –

Arrentement ,

L’an 1700 et le 12 de mois de février, après midy, par devant moy notaire et tesmoins bas nommés, establi e en personne Dlle Isabeau Reges, veuve du sieur Paul M° appoticaire résidant audit Sommières, laquelle de son gré a vendu, cédé et remis au sieur Rosier appoticaire aussi dudit Sommières, présent et acceptant.  Scavoir :

Et la boutique d’appoticaire de son feu mari, sise au marché souteyran avec usage de la cuisine joignante pour ses distilations et compositions, plus une place pour son cheval dans une écurie proche à Caudas. Consistant en mortier, bassines, ustenssiles, boetes, pois, drogues et composition et généralement tout ce qu’il trouve dans la boutique et pour le prix et somme de 473 livres et14 sols, suivant l’estimation qui a esté faite par Fr. Planchon M° apotticaire  de Calvisson et D.Rousier, marchand droguiste dudit Sommières, experts admirablement priés par lesdits parties. Laquelle somme ledit Boyer sera tenu de payer à la dite Dlle De Reges dans les trois années sous peine de tout despands et dommages. D’un commun accord ledit Boyer  travaillera au nom de ladite Dlle  qui s’oblige de lui preter le dit droit qu’elle tient en temps que veuve de M° appoticaire…– (clauses juridiques en cas de décès, cas ou sa fille s’unirai avec un appoticaire, non paiement)–…….

.Et pour l’observation de ci-dessus, les parties ont obligés leurs biens présents et advenir à toutes rigueur des cours de Mr le sénéchal, présidiale , petit scel et royale de Sommières.    Fait et récité, dans mon étude, lesditsd Planchon et Massip ont signés avec les parties et moy notaire royal M° Chrestien sussigné et requis   (signature des parties)