Bornage entre dîmeries de Junas et Aujargues . 1665 . Toujours visibles sur le terrain.

AD Gard : 2 E 66 195.                                                                                                B.Pagés (22.1.16- texte original)

Accord et  transaction  ,

L’an 1665 et le 13 aoùt, reignant très chrestien prince Louis par la grace de Dieu, roy de France et de Navarre, par devant nous notaire royal en la ville de Sommières et tesmoins cy après nommés, ont esté présents Messire Jean Louis de Louet de Nogaret prieur de l’église St Martin d’Aujargues diocése de Nismes d’une part et et M. Urbain Genclair prêtre et prieur de l’église St Benoit de Junas audit diocéze d’autre part, lesquels sur le différent qu’ils avaient sur les bornes et limites faisant séparation de leur dismeries mentionnées dans une vieille transaction passée par leur antérieur le dernier de may 1496, depuis une vieille rue appelée Mounaresque, allant d’Aujargues au moulin de Boisseron jusqu’au chemin public dudit lieu d’Aujargues à Aubaix, pour n’y avoir aucune desdites bornes debout, estant par  moy en estat d’entrer et prouver, ayant mesme le prieur de Junas fait assigner à la cour de Mr le Sénechal de Montpellier en leur particulier pour raison de dismes d’une piece d’olivette qu’il prétendait estre dans ladite dismerie dans laquelle justant ledit prieur d’Aujargues pretendait introduire et prendre fait et cause dudit particulier, comme prestendant aussy ladite olivette estre dans sa dismerie, mais voulant ledit prieur esvité les frais et vivre en bonne paix et amitié et  ayant remis leur différent entre les mains  à sieurs  écclesiastiques et gens de robe quy se seront portés avec leur parties sur les lieux contentieux, vue et examiné iceux et ladite transaction de 1486 et autres actes à eux remis de part et d’autres desdits parties, lesquels sont convenus d’accord et le voulant rédiger par escrit et planter les bornes nécessaires pour leur division et auraient de l’advenir desdits sieurs écclesiastiques et gens de robe avaient les deux patries transige et accordé ce qui s’ensuient :

En premier lieu :  Ont dits les sieurs prieurs de leur gré et mutuelle et réciproque estipulation  et acceptant,  renoncé et renoncent à tout procés et disfférent pour raison de ci-dessus, soub le bon plaisir de la dite Cour , tous despants compenssé de part et d’autre et du Présidial.

Qu’il sera planté une borne quy servira de premiere de leur disfférent sur la vieille carriere Monareque allant dudit Aujargues au moulin de Boisseron visant ladite borne, entre un grand pred jouy et possédé par noble Arnaud de Penettier, seigneur de Montgranier , adjudicataire des biens de feu Pierre de Galiere et de Marguerite De Rouviere et un austre pred appartenant à sieur Gaussen de Villevieille estant ledit pred qu’a esté de de Galiere du costé du marin dans la dismerie de St Benoit de Junas et celuy des sieurs de Montgranier et Gaussen du costé du vent droit dans la dismerie de St Pierre d’Aujargues, y ayant entre les deux preds ung fossé quy fait la division d’iceux, juqu’à  l’agau du moulin appelé anciennement Regin appartenant au sieur de Montgranier, par moyen de laquelle, ledit agau, il arrose lesdts preds , laquelle borne visera en droite ligne du couchant au levant à deux croix formés entierement sur deux grandes pierres de rocher de tailleur estant au pied d’un petit tertre……… ténement appelé à présent Terre blanche et l’autre sur le petit tertre la croix duquel se trouve former à l’un des deux costés dudit rocher du costé du marin, n’estant lesdits deux rochers oû lesdites croix sont formées, esloignées l’une de l’autre qu’environ….(pas indiqué)… dextres de 18 pans chacung, surlequel toute et  proche ledit dernier rocher sera planté une autre borne quy servira d’une deuxieme pour faire séparation desdites dismes et ladite deuxieme borne visera trois pieds d’olliviers quy sont de présent assis dans une piece de terre appelée la Cappelanque d’Aujargues ny ayant en tout ladite terre que ses trois pieds d’olliviers proche de l’autre auquel endroit sera planté une troisieme borne et d’icele en droite ligne toujours vers le levant coupant par le milieu la terre de la Cappelanque, en sera planté une quatrieme et derniere sur ledit chemin d’Aujargues à Aubais, lesquelles quatre bornes feront séparation desdites dismeries d’Aujargues et Junas et faisant limites dicelles.

La premiere visant en droite ligne à la seconde à celle où lesdits trois pieds d’ olliviers  sont maintenant entre la troisieme en droite ligne à celle dudit chemin d’Aujargues à Aubaix et tout ce qui sera du costé du midy sera dans la dismerie de Junas et du vent droit dans celle dudit Aujargues.

Au cas lesdites bornes seront trop éloignées l’une de l’autre ont conviendra, transigera et accordé qu’ils pourront plantés telle austres quantité qu’il sera admis entre les parties, au milieu d’icelles et que la distance de l’une de l’autre desdites quatre principales bornes sera reglé avec un arpent de 18 pans et arrestés par des lieux fixes et perpétuels asfin que  de ceux arrivant à l’advenir, quant leurs susdites bornes furent destruytes par l’injure du temps ou enlevé de sa place en puisse facilement trouver le lieu et encore dicelle pour les remettre est que par le plantement de toutes lesquelles bornes.

Et adressez lesdits parties promettent de convenir aimablement dans trois jours, deux experts et ung arpenteur auquels leur sera fournis de longues et et grosses pierre de taille asfin que lesdites bornes paraissent hors de la terre environ de trois ou quatre pans et quant au surplus lesdites dismes par lesdits prieurs definiront, comme ils ont en devoir accoustumés de faire.

Et pour l’observation de cy dessus lesdits partyes ont obligés et hypothéques leurs biens présent et advenir,  soumis aux rigueurs des Cours de Monsieur le Sénéchal de Montpellier siège Présidial , Petit Scel Royal  de Montpellier et royale de Sommières et autres requises.

Fait et escrit dans le château de Pondres, présent Messire Antoine de Crouzet, conseiller du Roy en leur conseil, président de la souveraine Cour des Comptes, Aydes et Finances de Montpellier , seigneur dudit Pondres, Claude Mathieu prêtre et prieur de Campagne, Pierre Lunel procureur et conseiller au siège royal dudit Sommières et Jean Bonnet d’Ortoux advocat de Sommières.

Soubsignés avec les partyes et nous Antoine Crouzet et Antoine Mouyna notaires royal dudit Sommières soussignés.                       Signatures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bernard Pagès- Sommières.