Fourniture de la glace. Sommières. 1776
la présence d’une glacière (tour du même nom) à l’angle de la rue cavalerie et Mazere, nous signale l’existence d’une activité disparue: la vente de glace. Construction destinée à conserver la glace ou la neige, c’est un grand puits circulaire (parfois bâtiment) avec souvent un bassin étroit ou la glace se formait l’hiver (Pondres). C’est un financier parisien qui avait reçu du Roi le privilège exclusif de la construction de glacières et fournitures du produit, après des difficultés financières il revends ses droits, ici aux Etats du Languedoc ou à des communautés qui vont à leur tour les arrenter à des fermiers. Par plusieurs procès à Montpellier, on apprends que glace et neige étaient vendues à des limonadiers, pâtissiers, cafetiers, traiteurs… que pour une livre (400g) de glace correspondait quatre livres de neige et qu’en cas de pénurie on en faisait venir du mont Ventoux.
Il faut se rappeler que les hivers sont très froids , on est dans « le petit âge glacière » qui perdure du 14S° au 19S°. On peut voir de beaux exemplaires de ces constructions dans les mas et châteaux autour de Sommières (Aujargues, Christin, Pondres avec son canal). On trouve aussi des documents en faisant état, dans les archives notariales et communales
Bail ,
L’an 1776 et le 18 jour du mois de may après midy, par devant moy notaire royal soubsigné, présents les tesmoins bas nommés, ont estes présents sieurs François Pellet Moissac, Gaspard Houstet, François Gaussen, François Thomas, premier, second, troisieme et quatrieme consuls de la présente ville de Sommières , lesquels de leur bon gré et en vertu du pouvoir à eux donné par déliberation de ce jourdhui et par la permission à eux accordée par Mg le marquis de Montpezat, on passé bail à Jeanne Gillie veuve de Pierre Roux de ladite ville, présent, stipulalant et acceptant à l’esfet de vendre et débiter de la glace au public dans la ville et consulat de Sommières pendant tout l’esté à commencé du temps présent jusqu’à la Saint Michel prochaine, au prix de 12 deniers la livre, promettant lesdits consuls d’empescher tous ceux qui voudraient entreprendre de faire pareille vente et de débiter de la glace dans l’estendue de leur consulat pendant ledit temps, à peyne de tous despend, domaiges, interests, attendu que ladite Gillie a esté la moins disante et a fait la meilleure condition au profit du public, moyennant quoy elle s’oblige de tenir la glace ou la neige à suffisance pour le service et bien estre du public et Communauté de Sommières, aussy à peine de tous despends tout le dessus temps. (1 livre = 20 sols .1 sol ou sous = 12 deniers). Un pain de 350 gr environ vaut 1 sol.
C’est pour l’observation de ce dessus les parties ont obligés leurs biens aux Cours de Mr. le Sénéchal, Siege Présidial, petit Scel Royal de Montpellier et Royales de Sommières, ainsy l’ont promis et jurés. Faict te récité à l’estude de moy notaire royal Louis Armand Persin, signé avec les consuls et avec ladite Gillie , et moy Antoine Vitalis notaire royal de la dite ville soubsigné. Signatures .
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