Archives départementales du Gard. M° Comte. Sommières 1627                     B.Pagés ADG 2015

La chaux obtenue par calcification du calcaire était avec le plâtre (gypse) le seul liant connu et employé jusqu’au 19°s. dans les constructionss ancienne, mélangée avec du sable, argile ou de la terre comme mortier, employé comme enduit extérieur et intérieur dans les bâtiments, dont il faut se rappeler que tout leurs murs étaient enduits, sauf les pierres de taille (à observer sur d’anciennes constructions).

Les fours ou fourneaux, constructions simples à cette époque, circulaires et verticales à deux entrées hautes et basses,  avec le principe d’un foyer qui chauffe des blocs de calcaire brisés entassés au dessus d’une sole, sédiments issus de carrière attenantes ou les restes d’épierrage agricole ( parfois après la récupération d’ouvrages antiques…). A la sortie du four le chaufournier retire de la chaux vive qui trempée dans l’eau devient de la chaux éteinte, après séchage elle peut être employée dans la maçonnerie. Ses qualités antiseptiques la font employer dans la fabrication des cuirs, assainissement des locaux teintée pour leur décoration, stabilisation des sols agricoles et aussi dans la réfection des chemins. Comme on peut voir cet artisanat était gros consommateur de bois (avec les verriers et tuiliers). suivant une source du 19°s.: 10 m3 de pierres donnaient 8 m3 de chaux et utilisaient 10 stères de bois (en fagots). Des fours rudimentaires pouvaient être en fonction pour la durée d’une construction.

Ici  en 1627, c’est un four artisanal à Pied Bouquet appartenant au sieur D’albenas , Seigneur de Gajan (auparavant au sieur de Rozier), je pense qu’il se trouve prés de la Bénovie (rive gauche en aval du pont de Saussines). Le domaine est le siège d’une métairie, en plus de la production de chaux le chaufournier doit le charroi du produit (peut être pour la construction du château). Ce domaine possède aussi une ancienne carrière médiévale de meules de moulin encore très visible ( à étudier ). A Sommières, « un four de chaux » est signalé sur le Compoix de 1580, en limite de Gavernes et Aubais. Il est probable que les bois et calcaires de Mont-Redon, propices aux fours de verriers, ont pu être des lieux de production de chaux. Mais pour les réparations du pont de Sommières, sous l’ancien régime, la chaux employée est issue du four de Saint Clément- Lecques, récemment restauré.

Priffact ,

L’an 1627 et le 20fevrier après midy, par devant moy notaire royal et tesmoins bas nommés, estably en personne Jean d’Albenas sieur de Gajan, lequel de son gré a baillé et baille à Prifaict à miège à Jean Ubac et Guillaume Reynaud dudit Sommières présent et acceptant: Scavoir  est à faire un fourneau à chaux au bois de la metterie de Pied Bouquet dudit sieur de Gajan, assise au terroir de Sommières et toute la (2p) pierre qui sera necéssaire pour faire un four pour fournir ledit sieur de Gajan se charge de faire charrier à l’endroit ou le four sera fait, comme aussy faire couper le bois nécessaire pour faire ladite chaux, sans toute fois qu’il soit tenu le faire charrier, moyennant la somme de 30 livres, laquelle somme sera payer au sieur de Gajan sur la part et moitié de la chaux qui appartiendra aux sieurs Ubac et Reynaud et l’autre moitié de la chaux qui appartiendra au sieur de Gajan laquelle moitié ledit sieur de Gajan, les dits sieurs Ubac et Reynaud promettent de porter à raison de 40 sols la moitié.

Et pour l’observation de cidessus les parties ont obligés leurs biens aux Cours Présidiales et petit Scel de Montpellier et Royales de Sommières, fait et récité à Sommières à mon tablier, présents François Chabert et Jacques Pressis et soubsignés avec les parties, sauf ledit Reynaud estant illétré et moy notaire royal soubsigné.                                             Signatures.

 

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