Archives Dép. du Gard. M° Valette. Sommières 1659.                                                                 B.Pagés. ADG 13.6.2014

Ce document révèle la présence au marché de logis ici le « logis ou pends pour enseigne la Croix Blanche » (hôtel, auberge et écurie) à l’emplacement de l’arrière des cafés des quais.
Pour imaginer le « mercat soubteyran » il faut traduire les documents de « prisfaicts » faisant office de devis et factures dont les descriptions détaillées restituent l’aspect de cette époque. Ces constructions adossées au mur de la ville empiétaient sur le marché actuel et le réduisaient d’autant, les rez de chaussée aux voûtes d’arêtes sont les vestiges de ces habitations. Les immeubles actuels, plus hauts, datent du 19S°. Du rempart de la ville, qui remontait de la tour de la Glacière, englobant la tour de Caudas et rejoignait la tour-porte en pierres à bossage, une des entrées de la ville par le pont, il ne reste qu’un pan de mur dans une cave des quais, il fût démonté et vendu par portion à la Révolution. Sur cette place au coin sud, les textes nous indiquent la présence de la maison commune et poste de garde, des voûtes ouvragées attestent cette présence. A l’emplacement de l’escalier de Reille (18S°) existait une rampe utilisait par les animaux de bats pour rejoindre directement le marché.
En face et de l’autre côté de la place on trouvait la boucherie communautaire,la poissonerie et le local de l’Archimbelle qui contenait les instruments de mesure (céréales, vins et huiles, tissus…) en usage à Sommières, différents d’une ville à l’autre, c’était le droit ancestral de Courretage: L’utilisation  des ces mesures, contre une taxe, garantissait les transactions. Enfin, un puits public, une grande croix et la pierre d l’Inquant, autre droit ancestral et autre taxe sur « les choses mobilières qui se vendaient sur les marchés » (étude dans un prochain article) complétaient les bâtiments publics de cette place.

 

Prisfaicts ,

L’an 1659 et le 25 du mois d’octobre après midy dans la ville de Sommières, pardevant moy notaire royal soubsigné et tesmoins cy apres nomme, ont estes present les sieurs Raymond et Pierre Philipe bourgeois de la ville de Sommières, lesquels de leur gré ont baillé à prisfaict par ce contrat au sieur Guillaume Guardel habitant de Marsillargues present et acceptant pour leur faire comme il promet, un plancher de bois sapin du Dauphiné à leur maison ou est le logis de la Croix Blanche, situé au « Mercat Soubteyran » confrontant d’une part les hoirs de Simon Rubion, d’autre part Bernard Aubert pour sa femme.
Sur le plancher de la salle de devant de la dite maison avec 3 poutres ou sablières qui auront chacune 1 pan et un quart de grosseur et les doubles quy seront de la mesme grosseur dudit plancher de derriere la dite maison et auront la distance de ung seleument, 20 pans et 10 pouces et ledit plancher sera bien assat bon gutat et linstallat. Ledit prisfaict pour moyennant le prix et somme de 13 livres et 10 sols la canne carré que les dits Philipe seront tenus de faire audit Guardel, la moitie lorsquil travaillera audit prisfait et l’austre moitie lors quil sera parachevé d’aujourdhui en ung mois  et se charge de l’avoir parachevé à peyne de tout despants ayant lesdits parties, comme chacun ont obligé et hypoteque leurs biens aux rigueurs des cours du Présidial de Montpellier Royale de Sommières et ordinaire des partie
Faict et récite à la maison de moy notaire, présents Jean Ferrant, Giry et Pierre Nogaret  marchands de Sommières  et soubsignés au parties et moy Estienne Valette notaire royal requis et soubsigné.                                     Signatures.

Cadastre 1820.