Archives de Sommières.   Inventaire des meubles des casernes de la ville.1703      B.Pagés AMS. 23.12.2010

  Les casernes du château servent à l’hébergement de la garnison permanente. Celles nouvellement aménagées dans la ville, au fond de la rue de la grave, sont utilisées pour les troupes de passage. En effet les troupes en campagne ou en déplacement logeaient par réquisition chez l’habitant. Obligation injuste car le clergé , les nobles et les offices civils en étaient exemptés. Habitant qui devait fournir « l’ustencile » c’est à dire le  couvert, chandelle et couchage; devant les nombreux excès et les plaintes de la population obligée de subir ses réquisitions, les Communautés vont faire construire des casernes, avec parfois l’aide des Etats du Languedoc et de l’Intendant représentant du Roi. Les villes se chargent aussi de fournir « l’ustencile », ici couchage et couvert, plus la fourniture de bois de chauffage et cuisine ainsi que les chandelles pour l’éclairage, en principe (à cette époque très aléatoire) remboursés par les autorités ci dessus. La  création du service des étapes (ord.royale 1702), va allégé toutes ses contraintes, un étapier (fonction sous le régime de l’office)  se charge de la fourniture et de l’alimentation des soldats, de la nourriture des Chevaux et du transport des bagages. Préparant, pour un itinéraire établi par les autorités militaires, l’hébergement dans des villes munies de casernes : Lunel, Sommières, Sauve, Saint Hyppolite pour la région. Ils existent de nombreux et intéressants documents sur la fourniture de la viande (mouton) et du pain et donc sur les habitudes alimentaires de l’époque et sur les déplacements des troupes vers les Cévennes pas encore complétement pacifiées.

Inventaire géneral de tous les meubles des cazernes de la ville de Sommieres qui sont au pouvoir d’Annibal Boissière concierge desdites cazernes ,

Premièrement bois de lits de trois places: 220 – Bois de lits: 90 – Paillasse de trois et deux places: 320
Draps: 860 – Coussins: 320 – Couverture de laine blanche, les grandes de 9 pans: 320
Nappe de cortat de 8 pans de long sur 3 pans de large: 100 – Essuye mains de cordat: 100
Matelas de laine: 20 – Traversiens: 20
Tables bois sapin pour le cadre et le dessus est de bois d’Aube de 6 pieds de long sur 2 de large: 61
Bancs bois d’Aube pour la table: 118 – Ratelier pour les armes: 60 – Ratelier pour les auresses:85
Batterie de cuizine:
Etagere à tenir le pain: 64 – Grande culiere de bois pour les pots ou marmites: 140 – Chenetz de feu: 65
Pots ou marmites: 80 – Couvercles desdites marmites: 80 – Poiles a frire: 71 – Cremals: 64 – Grilles: 64
Crochets: 62 – Peles pour le feu: 64 – Plats de cuivre moyen:40 et grands:110, en tout: 150 –
Chandeliers de fil d’archat:72 – Assiette d’étain: 836 – Gobelets pour boire: 65
Salieres: 65 – Vinegriers: 65 – Bouteilles a huille: 65 – Cuillieres le tout en estain: 850

Annibal Boissiere concierge des cazernes de la ville de Sommières soubsigné, declare à messieurs les Maires et Consuls de la ville qu’il a recu tant et devant que présentement tout le contenu à l’inventaire géneral ci dessus copié des meubles des cazernes, après avoir exactement lu chaque article dudit inventaire de tout le contenu iceluy, je me charge envers lesdits sieurs Maire et Consuls pour leur randre à la premiere réquisition, compris tout les recus que ledit Boissière pourrait avoir cy devant fait, quy avec le presant ne servirons que d’un seul.
A Sommières le 19 aoust 1705.        Signé   Boissière

Transcription du document :
 » il est ordonné a une compagnie du regiment de Boulonnais qui doit arriver à Montpellier le 23 du présent mois sur une route de la cour et y sejouner le 24, d’en partir avec armes et bagages le 25, après avoir tirer entre elles pour aller loger le mesme jour à Sommieres.  Le 26 à Anduze. Le 27 à Saint André de Valborgnes ou elle demeurera jusquà nouvel ordre.
Ordonnons aux Maires et Consuls des villes et lieux ci dessus de les recevoir et loger et lui faire fournir l’etape mesme le jour de l’arrivée à St André de Valborgnes, conformement aux règlement du Roy, vivant partout en bonne discipline et police.  Fait à Montpellier le 20 8°… 1751