« Merca dé Souméire » qui sous entend « Tout d’un cousta, pas res de l’âoutre ».   Marché de Sommières. Tout d’un côté, rien de l’autre.

 Ce texte est tiré de l’œuvre de Frédéric Mistral, grand défenseur de la culture occitane, un des créateurs du Félibrige et de son dictionnaire regroupant les dialectes des Pays d’Oc (1886).

  L’origine de ce dicton remonte à l’époque des foires aux chevaux, »de temps immémoriaux », qui se déroulaient pour la fête des Rameaux à Sommières et occupaient le faubourg du Bourguet (actuelle place de la République). Sa notoriété attirait marchands, éleveurs et acheteurs de tout le Sud de la France (et même d’Espagne) venant vendre ou s’approvisionner en chevaux et autres mules et mulets, unique moyen de traction pour l’agriculture et le charroi. A la veille de la Révolution plus de 350 équidés étaient vendus ou échangés sur ces foires qui ont perduré jusqu’aux années soixante.
   La forte demande contribuait à l’élévation des prix pratiqués, à l’avantage des maquignons, mais les acheteurs ne se gênaient pas pour offrir la moitié du prix demandé, qui après palabres et forces débats étaient finalement acceptés. C’est cette manière de conclure les affaires qui donna naissance à ce dicton devenu proverbe et qui s’étendit ensuite à d’autres choses et en d’autres lieux en se réduisant à l’apostrophe « Merca dé Souméire » signifiant : on ne peut croire que la moitié de vos dires, baisser vos prix d’autant.
   Dans ce même article il constate que  » le caractère des habitants de Sommières n’est nullement mis en cause : ni par l’avidité mercantile, ni par déloyauté  qui pouvaient exister sur leurs marchés. Mais du temps que les villages s’infligeaient mutuellement des sobriquets souvent véridiques, inspirés par les haines qu’enfantaient des guerres féodales, on n’a trouvé rien de mieux contre les gens de Sommières que de les appeler Passéroùs: moineaux.

 Certes le moineau n’est pas parfait: il est tapageur, égrillard, un peu maraudeur et très amoureux, ce qui parait probable, mais ces défauts ne sont pas des vices

 

 

Bernard Pages.  Mémoire.sommiéres.com