Archives de Sommières- Archives départementales du Gard. Notaires et séries H et G. B.Pagés. 15.12.2019
Article pour le journal municipal de janvier 2020.
Histoire et patrimoine: le Cimetière de Sommières.
Le terme cimetière est issu du grec puis du latin » Caemeterium » : lieu de vie ou dortoir. L’inhumation (parfois après crémation) dans des lieux dédiés est une caractéristique de l’espèce humaine perdurant depuis les temps préhistorique. Au début dispersées au gré des lieux de vie mais souvent signalées, ces tombes rustiques sont regroupées au Haut Moyen Age en nécropole autour des nouvelles églises et sont à l’origine de nombreux villages.
Devenus lieux réglementés par l’Eglise, ils bénéficient du droit d’asile et deviennent pour les habitants un lieu important très fréquenté (réunion, marché..). C’est le désir de tous d’être enterrer au plus prés de l’autel consacré pour bénéficier de la protection divine ou du saint local, mais c’est les nobles et le clergé qui se font ensevelir dans les églises dans des caveaux ou chapelles décorées, pour les plus humbles c’est l’inhumation le long des murs gouttereaux extérieurs de l’édifice, dans l’anonymat des fosses communes, enveloppé d’un simple linceul.
Mais à partir du 18S° les Communautés, devant le manque d’espace et les risques d’épidémies et suivant plusieurs Déclarations Royales (1776: interdiction d’inhumer dans les églises), sont obligés de déplacer hors les murs ces espaces funéraires. Obligations reprises à la Révolution (1803) qui confie aux nouvelles Communes la gestion civiles des cimetières: Fin des fosses communes, ouverture à toutes confessions (non baptisés), vente de concession. Les cimetières vont se monumentaliser: des chapelles ostentatoires et caveaux à la simple pierre tombale gravée, ils deviennent des lieux de mémoire unissant les défunts aux vivants.
Le premier cimetière connu à Sommières, vers 1500, est sous les remparts du château au quartier du Puech Salicon (salle polyvalente), c’est celui de l’église paroissiale Saint Pons, entouré de murs et avec les restes d’une église mal connue (peut-être une première église Saint Pons). Il disparaitra avec la construction du couvent des Ursulines. Mais à la suite des plaintes du clergé et de la population au sujet de sa situation mal commode, les Consuls décident en 1690 l’ouverture d’un nouveau cimetière au Bourguet, (au dessus de la Poste actuelle), espace vite insuffisant qui nécessite un nouvel emplacement un peu plus loin au dessus du couvent des Cordelliers (parking de la maison de retraite) , mitoyen avec le cimetière protestant déjà en place, on y accéder par la route de Nîmes.(porte encore visible)
A partir de 1830 on s’interroge à Sommières sur l’implantation d’un nouveau cimetière et en 1859 les appels d’offres sont lancés. On avait le choix entre deux terrains, le premier, en deux parcelles (M. Dumas et Gros), route d’Alés (supermarché lidl) situé à 650 ms de l’église Saint Pons de 99 ares de superficie et le deuxieme route de Saussines appartenant à Mlle Saussines (jardin ouvriers) de 1 hec. situé à 725 de l’église. Mais on s’aperçut que la dernière grosse inondation, celle 1812 avait recouvert ces terrains. Donc on abandonna le terrain de la route d’Alés et celui de Mlle Saussines et on choisit un terrain au dessus du précèdent sur la même route, appartenant à M. Franc de 1,10 hec, c’est l’emplacement actuel du cimetière de Sommières, situé à 775 ms de l’église, divisé en deux parties (on séparait, à cette époque, « papistes et huguenots »).
Autres mentions de cimetière à Sommières: celui de Saint Amans à la Malvirade, détruit en 1562 et transféré avec son église aux Ayres; Un petit cimetière accolé à l’église Saint Michel au quartier du même nom (au dessus du pont de chemin de fer) détruit aussi pendant les troubles religieux et disparu du paysage, celui du couvent des Cordelliers (hospice) et quelques sépultures dans l’église Saint Pons. Mais aussi celles de l’église du couvent des Récollets (pensionnat Maintenon) qu’ils occupèrent de 1640 à 1760. On pouvait se faire inhumer dans cette église en échange d’un droit de sépulture : fosse commune, caveaux familiaux et chapelles nobles (famille Pavée de Villevieille). Intéressante liste de 300 noms, très détaillée (âge, métier, filiation…) qui nous indique en autre, l’effarante mortalité infantile et la pratique d’enterrer les défunts dans moins de vingts- quatre heures.
Tous ces renseignements sont tirés des archives communales et départementales, civiles et religieuses. Bernard Pagés. mémoire sommieres
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