Article paru dans le journal le Courrier du midi du mardi 13 mars 1832, en réponse à un article de la revue les Mélanges Occitaniques sur une Rixe à Sommières.
On est dans la monarchie de juillet sous le régne de Louis Philippe 1°, la liberté de la presse est rétablie dans la charte du 14 août 1830 » les citoyens ont le droit de publier et imprimer leurs opinions en se conformant aux lois et la censure ne pourra jamais etre rétablie. » Mais en 1833, après divers événements sociaux, une politique plus autoritaire s’appliquera à la presse. Les Mélanges occitaniques c’est une revue éphemère (1831-1834) régionaliste et royaliste légitimiste » phare du catholicisme et de la royauté », anti- libérale et anti- parisienne, elle est souvent condamnée pour diffamations.
On nous écrit de Sommières, le 8 mars : » Il est vrai que nos campagnes sont encore en proie à une division qui aménent des disputes et rixes, mais que peuvent faire des gens de bien contre les menées de ceux qui perpétuent le trouble et la discorde. Le parti carliste s’est empressé de faire une arme nouvelle de la religion persécutée et martyrisée et demandant vengeance; mais comme il n’y a ni persécution ni martyre, mais voulant le faire croire il brode ses mensonges et s’éffarouche pas devant les impostures les plus absurdes.
C’est ainsi que les » Mélanges Occitaniques » se sont emparés d’une rixe de cabaret à Sommières pour en faire un texte calomnieux contre les protestants: La population catholique de Sommières est en butte à l’arbitraire et l’oppression la plus révoltante, exclue de toutes fonctions exposée aux attaques et au fer de leurs oppresseurs, la Garde Nationale favorise le désordre s’occupant des hauts faits du parti qui opprime. Le journal carliste avance le fait suivant : Dimanche à 11 heures du soir, un jeune catholique Théron fut provoqué, attaqué par un sergent de la garde Nationale auquel d’autres gardes vinrent se joindre, ils le renversérent le meurtrirent de coups, il aurait sucombé si quelques catholiques n’étaient accourus à son secours. Plus tard Théron encore poursuivi, est atteint d’un coup de sabre, ses assassins le croyant mort le laissérent noyé dans son sang et se retirèrent. Voila maintenant ce qui s’est passé, le 19 février,deux individus sortant du cabaret, se rencontrent, l’un reçoit des coups de couteau c’est Seguin sergent de la Garde Nationale; il fait usage de son arme et blesse grièvement Théron son adversaire. La Justice informée lance deux mandants d’amener. Seguin est conduità Nismes par la gendarmerie, Théron obtient un sursis contre caution. Ou donc est l’arbitraire et l’oppréssion ? IL y a dans le récit des Occitaniques un luxe de mensonge et mauvaise foi afin de donner à l’affaire une couleur politique et religieuse. On présente ce Théron comme victime de la férocité des protestants. Eh bien, son adversaire, Seguin est lui même catholique. Quand la dispute a commencé, Seguin était seul et Théron était avec trois amis, ils sont tous les cinq catholiques. Pourquoi donc par une insolente effronterie, accuser les protestants d’assassinat ?
C’est ce que ce parti veut faire croire, que les catholiques gémissent sur un autre 1815, il voudrait ranimer les haines que le temps avait éteintes, mettre une population en suspicion auprès de l’autre et détourner les heureux effets de la modération de Juillet. Mais il n’y parviendra pas, nous en avons pour garant les excellents sentiments de la population protestante. »
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