Toponymie : Le chemin des 4 pilons.                                                                                                 Bernard Pagès. Article bulletin municipal. 6/2022.

 

Dans le quartier des Mauvalats sur le chemin de Gaillardet  (nom d’une métairie dans le bois du Roi et ancien chemin bas de Junas) on trouve à droite en montant un autre chemin, dénommé des quatre pilons qui se dirige vers la falaise au dessus de la gare. D’après des documents des archives municipales c’est à cet endroit que se dressaient les fourches patibulaires (du latin gibet) ou « Justices » de la ville de Sommières. Disparues depuis, mais sûrement simple structure de quatre piliers de pierres de quelques mètres de haut réunis par des poutres de bois, ce qui serait à l’origine du nom de cette voie.  On y accédait aussi par un chemin disparu appelé de la Violete venant de la route d’Aubais.

Ces gibets étaient des lieux d’exécution dédiés à la pendaison et à l’exposition des corps jusqu’à leur complète décomposition. Situés hors des villes en bordure de routes ils étaient le symbole de pouvoir, d’autorité et de justice (haute justice seigneuriale ou royale) mais aussi réalité visuelle forte, très présente à cette époque, qui marquait les limites de juridiction de la ville.

Contrairement à des idées reçues et d’études récentes, ces condamnations étaient peu nombreuses (sauf en période de conflits) bénéficiant de grâces ou commutations de peines, par contre d’autres peines : mise au pilori au centre de la ville mais aussi marques infâmantes au fer rouge et ablation de parties du corps (oreille, nez, poings….) étaient plus fréquentes. Le plus célèbre est le gibet royal et monumental de Montfaucon aux portes de Paris.