Réfection du (vieux) chemin de Nismes, le long des remparts (sous la Médiathèque, Avenue Ernest François). Dans cette maison se trouvait une tannerie et ses cauquières (fosses pour le trempage des peaux) qui profitait d’un cours d’eau plus ou moins canalisé qui passait dans cette maison. Il existe toujours en souterrain et se jette dans le Vidourle en aval de l’ex auberge du Pont romain. Il se nommait le Torronel et recueillait les eaux de Villevieille, des chemins de Nimes et Junas et celle d’une résurgence, la Grand Font. En cas de fortes pluies la route était inaccessible aux moyens de transports de l’époque. Donc en 1666 la Communauté de Sommières va essayait de résoudre ce problème, qui commence par une délibération du Conseil Ordinaire et ses quatre Consuls qu’accompagne le Conseil politique et ses commissaires ( souvent des notables de la ville).

 

DELIBERATION

L’an 1666 et le jedy 28 du mois de janvier à deux après  midy, dans la maison consulaire de Sommières le conseil ordinaire y estant assemblé à son de cloche, par devant Mr noble jacques de Lantier écuyer, Pierre Chalan bourgeois, François Gaussen marchand facturier et David Méjan cordonnier les quatres Consuls de la ville l’année courante y estant assisté de noble François de Pavée de Villevieille, Pierre Lunel docteur et advocat, sieur François Pellet de Moissac bourgeois, Jean Laudat apothicaire, Bruguiere marchand facturier, Nogaret maistre menuisier, commissaires au Conseil Politique Ordinaire.

Par le sieur de Lantier a esté proposé tant en son nom que de ses collégues et de ladite communauté que de ses personnes quy ont des pieces ou confrontant le (2p) les domaines ou lieux leur appartenant et la Communauté en faisant les murailles alentour de la dite piece, en rendand le chemin en manière qu’on ne saurait se passer sans beaucoup de peine et nottament pour le sieur Pierre Bouillet de ladite ville ayant une cauquière près la Grande Fontaine, hors la taillade et des petites portions acquises au dessus de la cauquière de manière que entre icelles il y a un vallat estant de tout temps appelé le Toronel quy recoit les eaux venant des chemins de Villevieille et de Nismes, lequel vallat il a voulu à sa fatuité approprié pour applanir le dessus des dites pieces et reduisant le cours des eaux accoustumé d’y passer, la moindre pluie quy fasse les eaux na passent plus dans leur anciens conduit prennent leur cours dans (3p) le chemin allant à la porte de la Taillade en sorte que la moindre pluies donnent sur le chemin aggrandissant le vallat du Toronel, les eaux leur cours dans le chemin empechant non seulement d’y passer mais encore de sortir de la dite porte de la taillade et que il y a faire construire une muraille  de long en long a chaux et sable laquelle il appurera le fonds, ayant laissé le chemin à sa fantaisie, estant bien vrai qu’auparavent la dite muraille, deux mules chargées de vendanges y passaient de front aisement et qui ne peut présentement, en l’ayant usurpé, de manière qu’une beste chargée à panier ne peut en user.

C’est pourquoi requis les assistants sur ce ont déliberés :  Qu’entendu les sus nommés d’une commune voix sans difformité on conclu unannimement déliberés que d’autant que ses personnes en occupent les choses contenues et la proposition en occupant le fond sans aucun droit et compte de justice et que les consuls sont les personnes légitimes pour fére combler les choix des uns et des autres et peuvenr fére ailleurs que dans leur fond ou les habitants son supplier de s’y soumettre, tant ledit Brouillet que tout les autres usurpants des chemins et fonds de la communauté et de leur fére rememettre en estat par expert amiablement raporté au présent conseil et sera après déliberé ce qui pourra en estre jugé si necessaire pour le bien et utilité de la Communauté et ensuite en à ainsi esté déliberé.

 

Malgré un style difficile, on peut comprendre que le sieur Brouillet sera obligé de remettre en état le chemin que ses transformations ont détérioré, soit à l’amiable soit par contrainte et avertissant la population que toutes usurpations de fonds communautaires seront sanctionnées. Les cuves ou cauquiéres existent toujours dans cette maison. La construction du chemin de fer a limité le débit des eaux dans ce canal.