Supplique des catholiques de Sommières. Au Maréchal Danville, le 9 octobre 1575.
A Monseigneur de Damville, Maréchal de France, Gouverneur et Lieutenant général pour le Roy, en Languedoc,
Supplient trèe humblement les Consuls, manans et habitants de la ville de Sommières, qu’il plaise à votre grandeur, maintenir et conserver lesdits suppliants en corps et en partie, presens et absens, en la protection et sauvegarde du Roy et vostre, tout ainsi qu’il estoient par le passé, d’autant plus qu’il n’ont en rien décliné du service de S.M; néanmoings pour se réunir ensemble, aller, venir, traffiquer, négocier et faire leurs affaires par les villes et lieux de l’obéissance de sa dite majesté et auxquelles vostre pouvoir et commandement s’estend, sans estre molestés ni inquiétés en leur personne ni bien; à ceste effet les recevoir à vostre bonne grace et service, tout ainsy que si aucune chose hors vostre volonté n’estait advenue. En jurant par les suppliants l’union qui a esté par nous faite entre les catholiques et ceulx de la religion prétendue réformée, en vivant selon icelle, nous prenons et mettons les dits suppliants en la protection et sauvegarde du Roy et nostre, pour recevoir tout tel et si bon traitement que font les habitants des austres villes qui sont soubs nostre commandement.
Que le service divin accoustumé à la religion catholique sera celebré à l’eglise Saint-Pons dudit Sommières par un vicaire, segondaire, subsidiaire et clerc, et ainsy que d’ancienneté estait faict aux despends des benefices dudit Saint-Pons, Saint-Bauzille de Villevieille et vicaire de Saint-Amans; actendu que aucuns ne se presentent pour faire ledit service. Accordé comme toujours a esté notre intention dans tous les lieux qui sont entrés en l’union et vivent soubs nos commandemens; en suivant les réglemens par nous faits.
Que la création et reception des Consuls et conseillers pour le Gouvernement et administration de la republique de ladite ville, sera fait selon la volonté du Roy, portée par ses édits et ordonnances, et contre icelle ne sera rien alteré. Seront les Consuls faits et creés suivant nos reglemens, my partie d’une et d’autre religion, de gens paisibles et amateurs de repos.
C’est la pièce abrégée par Giri (histoire des sièges de Sommières). Les paragraphes imprimés en gras contiennent les réponses du Maréchal aus différents articlesde la requête.
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