L’éphémère culture de la betterave à Sommières en 1811.
Dans un registre des délibérations municipales du 18 mars 1811 on trouve un arrêté préfectoral qui « réparti entre les propriétaires trois hectares de terrain pour être ensemencé en betterave », suit en 1812 la « répartition des terrains qui doivent être ensemencés est fixé pour la Commune de Sommières à trois hectares » partagé entre 44 habitants propriétaires pour des surfaces de 5 à 10 ares.
C’est la situation politique de cette époque, le Premier Empire, qui motive ces décisions. Le sucre était un produit de luxe qui commençait à se démocratiser peu à peu , importé des Antilles sous forme brute il était raffiné en France. Napoléon en guerre avec les Anglais qui, maitres des mers, vont instaurer un blocus commercial, auquel l’Empereur répondra par un autre blocus continental sur les marchandises anglaises dont le sucre.
On se rappele alors de la betterave et de ses propriétés sucrières connues depuis longtemps, après quelques essais industriels on arrive à produire un sucre de bonne qualité. En 1811 par décret impérial c’est 33000 hectares qui doivent être mis en culture répartis dans les campagnes françaises, plus la création d’usines de transformation. Mais la méconnaissance de la plante, le manque de graines (le Préfet du Gard le signale) et malgré les primes et exonérations fiscales, cette plante ne s’adaptera pas, l’abdication de Napoléon en 1814 fera disparaitre complètement cette culture de notre région, sauf dans le Nord où peu à peu elle va devenir une des plus importantes productions agricoles française.
Bernard Pagès SSH et Brozer Archives.
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