Toponymie. Le chemin et la tour de la Bistoure du chateau de Sommières.
Le mot bistoure ou bistouris indique la présence à l’entrée de deux tours dans certains sites castraux du Sud-Ouest. D’après le latin bistournare : mal tourner ou tortueux ce qui peut s’appliquer à ce chemin ou à l’évocation de la démolition de la tour lors du siège de 1573.C’est à Sommières le chemin direct descendant de Villevieille par la Coustourelle et rejoignant le Bourguet en longeant la muraille nord de la Vignasse (visible sur l’ancien cadastre) et qui a donné son nom au quartier qu’il traverse ainsi qu’à la tour isolée à l’extrémité de la Vignasse.
D’après les historiens (Mesqui, Fauchéres) elle mériterait une étude archéologique au vue de son histoire tourmentée et de sa place dans celle du château de Sommières. Au départ, peut être, un ouvrage surveillant le passage du pont vers l’agglomération gallo-romaine du plateau de Villevieille. Sa construction médiévale est antérieure à celle des remparts de la Vignasse qui se sont reliés à elle et en l’isolant du plateau par un profond fossé creusé dans le substrat.Elle va connaitre les sièges de 1242, 1573 où elle sera « Bastues et ruynée » puis par le bref siège de 1622 par Louis XIII. On peut distinguer plusieurs reprises de maçonnerie effectuées au cours de diverses campagnes (bossage, moellons, échauguette, machicoulis, archères…). Au 18 S° une source au pied de sa base talutée sera canalisée pour alimenter la Vignasse par une petite porte ouverte dans le rempart. Il existe un souterrain (perdu mais réel) sortant de la tour, découvert par les autorités militaires (durant les guerres de Rohan en 1622).
Si elle mérite une étude, cette tour oubliée mérite aussi une visite avant sa disparition sous la végétation, en partant du petit parking à l’entrée de la médiathèque.
Bernard Pagès. Sommières et son histoire.
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