Délibération communauté de Sommières.1712 Archives municipales BB25.
Déliberation ,
« L’an 1712 et le lundy 29 jour d’aout après midy à la ville de Sommières dans la salle de l’Hostel de ville, le bureau de police assemblé ou se sont trouvés M° François de Bérard, Jean Baumet, Pierre Espinasse, Garisson consuls et lieutenants géneraux de police. Pujols docteur, Terrier chirurgien, Daroussin composant le bureau de police.
Par le premier consul a esté fait raport au bureau que Mr le curé de cette ville ayant esté averty que les nommés Sabatiet, Croye, Cabane, Couleron dit le mitron, Paladan boulanger, Capion et Dupuy tous nouveaux catoliques (donc anciens protestants) avaient joué au balon publiquement le 15 aout feste de l’Assomption Notre Dame dans le jeu de balon qui est dans le fossé de la ville joignant le cimetière depuis les sept huit heures du meme matin et que Mr le vicaire leur avait fait la correction ce qui ne les avaient pas empecher de continuer leur partie et mesme de recommencer le mesme jour et auraient continuer pendant le temps qu’on chanté vespres et procession pour le vœu du Roy, ce qui oblige Mr le curé de dénoncer au maire Mr de Moissac pour faire condamner ces délinquants en l’amende telle qui la mérite du bureau de police.
Autre rapport au premier consul par ledit curé luy dénoncer comme le 25 aout feste de la Saint-Louis Roy de France, le nommé Moulherac masson architecte, au mépris de la feste travailla publiquement, avec onze autres tants carriers, manœuvres que massons, ce quy causa un grans escandale et qui mérite chatiment, que depuis ces dénonces Mr le curé a réiteré par un libéllé le 26 de ce mois au sieur Garimond consul de faire assembler le bureau pour faire punir lesdits violateurs de festes et comme ces sortes de délits ne doivent rester dans l’impunité, il a convoqué et fait assemblé le bureau de police pour estre proceder contre ces violateurs de festes et de raison… »
Epilogue.
Les joueurs de ballon déclarèrent qu’ils jouaient bien au ballon ces jours susdits mais cessèrent leur jeu pendant la célébration des offices et de la procession et offrent pour preuves de faire assigner des témoins. L’architecte accusé d’avoir fait travailler d’autres personnes les mêmes jours a dit « le travail qu’il fit estait pour soustraire le glacis du chateau de Sommières au dessous des embrasures des canons qui soutient la terre sur 4 toises menacait ruyne et que cette réparation ne pouvait estre différé à cause du danger évident, sa faute n’ayant pas demandé la permission àMr le curé, il requier le bureau de le renvoyer absous. »
Le bureau de police attendra d’être plus informer du contenu de la « dénonce » et du sieur curé et des « dénégations » des joueurs de ballon, l’architecte sera condamné à 60 sols d’amende à verser à l’oeuvre pieuse des Dames de la miséricorde.
Après la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685 et devant les contraintes et les menaces contre leur religion, un nombre très important de protestants (RPR) choisissent l’exil, les autres n’eurent que le choix de l’abjuration et de la conversion : c’est les nouveaux catholiques ou convertis, mais gardant toujours leur Foi réformée maintenu clandestinement dans le secret des familles et le « Désert » des vallées cévenoles. Cette violence royale et cléricale contre la liberté de conscience va déclenchée le soulévement des Camisards en 1702.
A Sommières en 1712 si le clergé est sévère dans l’application des règles de la religion catholique, les autorités communautaires et la population manifestent peu d’enthousiasme à ces sanctions.
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