Bail des Ayres communales de Sommières  en 1773.                                                                                                   B.Pagés  ADG.12.2. 2014

 

     La communauté, sous l’ancien régime, déléguait une partie de ses fonctions à des particuliers, ici l’entretien des Ayres communales en vue du déroulement et de l’organisation d’importantes foires aux « betes à cornes et à laine » depuis le Moyen Age jusqu’aux années 1960. Il est fait état d’un petit bâtiment servant de remise pour le matériel, présent sur le cadastre de 1820. Plusieurs auberges et affenage  (dont l’Aigle d’or angle de la place et descente du pont), le tuadou ou abattoir, le petit cimetière de Saint Amans, un moulin a huile et savonnerie occupaient cette place. Un document du16 S° nous indique un « hospital Saint Antoine ». Dans cet acte toutes les clauses sont détaillées  avec soins et le bail fait l’objet d’enchères publiques, publiées au quatre coins de la ville et « villages circonvoisins » au plus offrant et soumises à la compétence du Tribunal du Petit Scel Royal de Montpellier, spécialisé dans les litiges commerciaux.

Bail  à  ferme  des  Ayres ,

Ce 3 mars 1773 après midy, par devant moy notaire et tesmoins, sont présents, Prades Chevalier de Saint Louis, Verdier apothicaire, Touzelier marchand de moletons, Remezy tanneur tous consuls et lieutenants généraux de la ville de Sommières, lesquels ont dits que la ferme des Ayres de la communauté et de la faculté d’y louer des clayes les jours de foire dont joui Jean Chrestien marchand en conséquence d’un appartentement obtenu le 21 avril 1761 par le Sénéchal de Montpellier et qui a pris fin le premier de février et convenant de le renouveller, ils ont fait plusieurs publications aux endroits et forme ordinaire, lesquelles indiquaient que l’adjudication serai faite le dimanche 24 janvier à l’issue des Vépres.

Les consuls et quelques membres du conseil se sont rendus à la salle de l’Hostel de ville et fut fait une offre qui se porter à 180 livres et engagea à reporter l’adjudication au dimanche 30 janvier suivant pendant laquelle les publications furent renouvellées et audit jour le sieur Ducamp fit sur le pied de 250 livres et vue la modicité de l’offre, l’adjudication fut reportée au 7 février, jour auquel les consuls reçurent l’offre de Jean Chrestien négociant pour prendre la ferme des Ayres pour neuf années et d’en donner une rente annuelle de 225 livres , elle lui fut attribué à titre de ferme et à prix d’argent, ledit Chrestien acceptant ladite Ayres du faubourg du Pont, paroisse de Saint Amans les Sommières, au lieu accoustumé de tenir les foires du bétail à laines et à cornes et la faculté d’y louer des clayes durant les foires durant neuf ans, payable à la derniere foire de la Saint Michel, sous les pactes et conditions suivantes :

La récolte qui sera pendante dans la partie des Ayres en friche du costé du moulin à huile et l’herbe qui croira lui appartiendra ainsi que le fumier qui s’y fera. SERA permis aux etrangers d’amener le bétail que les jours de foire sans rien exiger. SERA permis aux habitants de la ville de de mettre leur gerbes aux Ayres et de dépiquer leurs grains gratuitement. JOUIRA ledit fermier de la faculté de louer les clayes  et ne pourra retirer que 3 sols par clayes y compris le piquet qu’il sera obliger de fournir et nul particulier ne sera autorisé à cette fourniture  tant aux Ayres qu’aux pièces voisines. POURRA parquer les susdits bestiaux dans la piece luzerne séparée que par un chemin, le fermier pourra  changer le choix qu’il a fait d’un des locaux s’il le juge nécessaire à son intérêt. NE POURRA ni les desfricher, ni les ensemencé et de les laissera en l’estat, plus ,jouira de vendre du vin et faire manger les jours de foires.

Si un cas fortuit de débordement de la riviere du Vidourle, la veille des foires et que les clayes  que le fermier aura posé furent emportés et que les foires ne furent pas faites , le susdits sera desdomager  à proportion du prix de sa ferme, mais la communauté ne sera tenu en rien de la perte des clayes. SERA en droit d’empecher que personne ne ramasse les grains, paille ou poulées laissaient les jours de foires. SERA tenu ledit fermier de faire une entrée du costé du chemin de Campagne  et du costé de l’Aigle d’or de 12 pans (1 pan 25 cm) de large pour aller du bout  des Ayres au chemin de Campagne afin que le public puisse y passer  avec ses bestiaux  et s’y promener et ne pourra rien pretendre pour les barrières qu’il laissera à la fin de son bail.

Et pout la plus grande assurance pour la Communauté Estienne Boisson serrurier, informé des clauses et contenues dans le présent contrat, se porte caution en principal engagement et solidairement avec le sieur Chrestien. Et pour l’observation de tout ci dessus ont obligés et hypothéqués les biens de la Communauté et ledit fermier et caution aussi leur biens, qu’ils ont soumis aux rigueurs de Justice  et par espres au Petit Scel Royal de Montpellier. Fait et récité à mon étude à Sommières, présents Jean Roussier, Jean Delon procureurs, signés avec les parties et moy Jean Poujol notaire royal, requis et soubsigné.                               Signatures.